Ragdoll

Je ne sais pas par où commencer pour vous dire ce que j’ai aimé dans ce livre, parce que j’ai TOUT aimé !

L'histoire : la police découvre un cadavre, composé de parties du corps de six victimes différentes (comme indiqué sur la couverture « Un corps, six victimes »). Le tueur ne s’arrête pas là, puisqu’il annonce publiquement le nom de ses prochaines victimes ainsi que la date de leur mort. Commence alors une course contre la montre macabre pour tenter de déjouer ces morts annoncées. Du fait de ces comptes à rebours obsédants, égrainés à la fois dans l’histoire elle-même et dans l’intitulé des chapitres, le suspense est vraiment prenant, et une fois le livre commencé, on ne le lâche plus. Moi, je l’ai dévoré en deux soirées. J’ai particulièrement apprécié le fait, que, malgré ce corps démembré qui ouvre le livre, on ne soit pas dans la surenchère de glauque, de sanguinolent. Au contraire, l'histoire et l'écriture sont subtiles, intelligentes, tout en nuances, de même que les personnages, extrêmement bien construits. Loin des stéréotypes (« le super flic » ou au contraire « le flic dépressif et alcoolique »), les personnages sont humains, réalistes, avec leurs forces mais aussi leurs failles. Tout dans le roman est dans la nuance, jamais tout noir ou tout blanc, et il y a une vraie réflexion de fond sur le bien et le mal, la limite entre les deux, et les zones d'ombre de chacun. Une réflexion assez cynique, ou en tout cas désabusée, aussi sur la société actuelle : les médias sans limites et voyeuristes, la justice devenue aveugle qui ne fait plus son travail. Il y a aussi heureusement beaucoup d'humour : certaines scènes ou certains dialogues sont vraiment très drôles, ce qui amène quelques bouffées de légèreté dans l’histoire.

Un livre prenant, complexe mais subtil, drôle mais profond ; un vrai régal, mais aussi une vraie claque, dont on ne sort pas indemne …