Vie d'usine, vie carcérale : l'usine, c'est la boîte, la taule, Cayenne. Le bagne, quoi ! L'usine comme négation de l'être : usine-privative. L'usine qui vous engloutit, qui vous possède, du berceau à la mort : l'usine-cannibale, l'usine-univers. Souffrir est dépassé, écrit Dorothée Letessier, je vais produire et ne plus penser. L'usine qui distille une formidable animalité : les patrons sont des singes, ou des fauves, ou des requins. Les ouvriers : des moutons. Usine-zoo ! Mais l'usine, c'est aussi la solidarité des compagnons, l'usine des amitiés nées dans le travail en commun, l'usine réappropriée le temps d'une grève. L'usine où le lieu devient lien. C'est beau, l'usine, la nuit , disait Navel. Ce livre est donc une invitation à un voyage dans l'imaginaire usinier. A travers des extraits de romans, de biographies de militants, de textes syndicaux ou de poèmes, il chemine au milieu des images et des représentations que le syndicalisme français a construites pour qualifier et mettre en scène et en mots l'entreprise. Parce qu'une sociologie de l'entreprise se doit d'inclure une sociologie des représentations sociales de l'entreprise.
Localisation | Collection | Cote | Code barres | Situation | Date de retour |
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Consultable sur demande en salle d'étude | Patrimoine écrit | Mag L/P 8/118 270 | C0000856451 | Réservé à la consultation sur place | - |