La Chouannerie, c'est avant tout une image, celle de paysans à la mine farouche, le sacré-coeur cousu sur la poitrine, une cocarde blanche au chapeau, tendant une embuscade au bord d'un chemin creux, à une colonne de soldats républicains. Le sabre à la main, un noble, empanaché de blanc, les commande. Les Républicains conduisent un prêtre réfractaire qu'ils viennent d'arrêter et que les Chouans veulent délivrer. Le mythe d'une révolte paysanne contre l'oppression révolutionnaire, en faveur de la bonne religion et des élites traditionnelles se trouve là tout entier exprimé. Or l'étude des réalités quotidiennes d'une guerre cvile qui a duré plus de sept ans, dans une quinzaine de départements de l'ouest de la France, permet de reconstituer l'évolution du mouvement chouan : on ne combattait plus en 1799, comme on l'avait fait en 1794. Les formes successives de la guérilla, la place des femmes dans cette guerre, inexpiable, les rapports complexes entre paysans, nobles et prêtres échappent aux clichés simplistes des imageries traditionnelles. Vendée et Chouannerie forment un tout. Elles illustrent tragiquement une étape majeure et souvent difficile, de l'histoire des campagnes, en Europe, au XIXe siècle, celle de leur intégration à l'Etat-Nation.
Localisation | Collection | Cote | Code barres | Situation | Date de retour |
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3e étage | Histoire | Doc./945 ABC | C0002091219 | Empruntable | - |